Journée d’intégration à ISPRIC : A la découverte des merveilles de Siby

0
Acceuil >Blog >Journée d’intégration à ISPRIC : A la découverte des merveilles de Siby

Samedi 12 Novembre 2022, les ISPRICIENS ont parcouru une cinquantaine de kilomètres pour découvrir les merveilles touristiques et historiques de Siby, une ancienne province de l’empire mandingue.

C’était dans le cadre de la Journée d’intégration des Nouveaux qui appartiennent désormais au vaste Univers des experts

Pour les responsables administratifs de l’Université, l’objectif recherché par cette journée d’intégration est la cohésion dans la famille ispricienne.

Première étape de l’excursion : le village de KAMALEN .

Là se dresse le promontoire de Kamalen. D’après les explications du Professeur Ibrahim Ndiaye, ce rocher a une forme anthropomorphique. « Le côté gauche ressemble à la nuque d’une personne, le côté droit au visage », précise-t-il. En langue bambara, Kamalen signifie l’adolescent ou le jeune homme.  

En outre, la posture de Kamalen revêt une signification symbolique. Face au public ispricien, Ibrahim Ndiaye informe que Kamalen regarde dans la direction d’une forêt touffue. Celle-ci désigne métaphoriquement « Sougourouni », la femme. L’homme ne peut être complet sans cette partie manquante que cache la forêt luxuriante. A la différence de Kamalen,  La femme n’est pas exposée, en raison de son pouvoir extraordinaire de donner la vie.  

Après avoir sondé les mystères du rocher de Kamalé, nous avons repris le trajet sur Siby

Siby, l’antique contrée du Mandé, a accueilli ISPRIC avec ses trésors de montagnes rivalisant avec le firmament en termes de hauteur. Siby, c’est aussi un espace paradisiaque peuplé d’arbres, un lieu chargé d’histoires  venues des âges les plus reculés de notre pays.

Débarquement dans le royaume de Kamadjan Camara, l’un des principaux rois de Siby

Repartis en plusieurs groupes, les étudiants de ISPRIC, tels des alpinistes, gravirent des sites montagneux. Endurance était la déesse protectrice qui guidait chacun durant ce périple touristique et didactique.

Nous avons été dans un espace appelé « le Vestibule de Kamadjan. » Là, il est  déconseillé de proférer des injures, ou de cracher. Les gestes doivent rester nobles, décents à l’intérieur de ce périmètre sacré. En haut, il y avait un endroit où l’on enseignait autrefois l’art de la guerre, toutes les techniques de défense martiale. Car, la paix n’est qu’une période d’accalmie. La guerre est inhérente à la condition humaine. Autant s’y préparer de manière permanente, en étant toujours sur le qui-vive.

Tout le monde était fasciné par le magnétisme issu du cercle des montagnes. Derrière chaque colline se cache une histoire.  Dans leurs silences et leurs immobilités pluriséculaires, chaque colline parle, restitue un moment crucial du Mandé. Ainsi,  l’Arche de Kamadjan, une étrange colline ayant la forme d’un arc, était un lieu de retraite pour le roi de Siby et aussi une zone stratégique. Depuis cette élévation montagneuse, Kamadjan pouvait voir ses troupes et déceler dans le lointain les mouvements de caravaniers ou l’avancée de forces étrangères ou adverses convoitant Siby. 

Les ISPRICIENS ont aussi retenu que l’histoire de Siby n’est pas sans lien avec celle de Soundjata. En effet, le roi sosso Soumangouro Kanté avait conquis toutes les cités du Mandé.  Siby  était la seule localité imprenable, inexpugnable.

Place à la détente et au divertissement

La cérémonie d'intégration est l’épreuve à laquelle les Anciens introduisent les Nouveaux dans l’Univers des experts. Avouons que cette activité ludique a joué le rôle d’une sorte d’intermède comique  dans cette sortie. C’était du théâtre marrant et délaissant après les longues promenades entre montagnes et arbres luxuriants.  

Un ensemble de jeux et d'épreuves est pratiqué par les nouveaux, sous la coordination des anciens de ISPRIC. Interdit de se révolter  contre ces jeux  instaurés par leurs Aînés académiques.

Parmi ceux-ci, il y a la course aux sacs, les œufs à la cuillère...

Il fallait d’abord que les novices reprennent en chœur la formule: « Nous sommes des bleus. » Malheurs aux récalcitrants qui refuseraient de scander cette phrase injonctive de la hiérarchie militaire qu’incarnent les Anciens. Ils seront vite identifiés et sanctionnés pour leur désobéissance.

La punition de leur témérité ?  Ils seront soit couverts de farine ou feront face aux jets des œufs. Ou encore, pieds engouffrés dans des sacs attachés avec des cordes, ces rebelles seront condamnés à sautiller pieds joints.  

 

Interrogé, Ibrahim Dicko, étudiant en L1 Sciences Juridiques dira qu’il gardera de beaux souvenirs de cette journée. Selon lui, le voyage a permis de tisser des liens avec les autres camarades et de découvrir l’histoire et la culture du Mali à travers les sites visités.