25 années d’expérience dans l’innovation de l’enseignement et de la formation

L’arène du Grand Débat

  • Page
  • L’arène du Grand Débat
Image

L’arène du Grand Débat

Les éliminatoires de la compétition oratoire dénommée le « Grand débat » se poursuivait à ISPRIC. Vendredi 17 juin, quatre équipes se disputaient la suprématie. L’équipe A3 contre l’équipe C1. Il fallait aux différents candidats des arguments pour défendre ou réfuter la thèse selon laquelle « La richesse est morale et intellectuelle. » L’équipe A3 soutenait cette thèse. Quant à la team C, becs et ongles, elle soutiendra le contraire. Autrement dit, selon elle, il n’y a rien de richesse que matérielle. Un débat très chaud à cause de la contradiction et de l’adversité intellectuelle qui animent les débatteurs. Dans la salle de conférence, un pupitre s’élève au milieu. A gauche, siège l’équipe C, et à droite, l’équipe A3. Défendant les couleurs de l’équipe C, Alicia KAMATE, étudiante en L1 Sciences Juridiques, marche vers le micro dont elle se saisit. Promenant le regard sur le camp adverbe, elle prend la parole. « Je suis désolée. Il y a beaucoup de jeunes qui ont des diplômes. Mais, que sont-ils devenus ? Rien du tout. Ils sont assis dans le grin. A longueur de journée, ils ne font que boire du thé », affirme-elle. Elle reste droite dans ses bottes : La richesse est matérielle. Point barre. Il n’en fallait pas plus pour qu’un membre de la rive opposée se lève. C’est une étudiante. Sa voix nerveuse et dynamique est une stratégie visant à susciter une vive émotion dans la salle. Elle rappelle à tous combien le matériel, la recherche démesurée de l’argent peuvent anéantir l’être humain. Etincelant, précieux, cet or, ou cet argent qui couronne des coquins, ennoblit les fripons, eh bien, comme Karl Marx, cet or-là, elle, elle n’en veut pas. Un exemple tristement célèbre ayant défrayé la chronique ? C’est bien celui de jeunes dames d’origine africaine qui, pour de l’argent, ont fait des choses innommables à Dubaï, a-t-elle fait savoir. Les faits étaient tels que certaines d’entre elles ne supporteraient pas les retombées psychologiques de leur forfaiture motivée par le lucre. Il s’en est suivi une descente en enfer qui se traduira par des suicides, a-t-elle raconté. Mais, très vite, un membre de l’équipe qui défend le matériel monte au créneau. Ibrahima SISSOKO, étudiant en L3 Sciences juridiques, visage souriant, commence à ironiser les détracteurs de l’argent. « Vous qui soutenez éperdument la morale, les valeurs intellectuelles, que sais-je ? Faites preuve de lucidité. Quittez les nuages dans lesquels vous habitez, redescendez sur terre », clame-t-il dans un tonnerre d’applaudissements. « Les routes que vous voyez, ces ponts ou ces usines, me direz-vous que c’est la morale qui les a construits ? », demande-t-il, avant l’avalanche des rires du public. « La question reste posée », ajoute SISSOKO qui quitte le pupitre. Mais, les partisans de « la richesse intellectuelle » (le groupe A3) avaient toujours des arguments à brandir. L’un des membres revient vite répondre. « Je vous rappelle que les nations les plus développées, ce sont celles qui possèdent les ressources humaines brillamment qualifiées », tranche la voix.  Assis dans leur coin, les arbitres de la compétition ont rappelé l’horloge, déesse sinistre. « A la team A, seulement 10 secondes. Quant à la team C, il lui reste 2 minutes et quelques secondes. » Les partisans de « la richesse intellectuelle » reviennent aussitôt à la charge. Il fallait enfoncer le clou avec la vitesse de l’éclair. Vu que les juges ont montré l’aiguille de la pendule qui cavale. « Chère assistance, les richesses morales et intellectuelles sont éternelles. Vous avez, sans nul doute, l’habitude de voir un ancien milliardaire ou un ancien millionnaire. Mais, avez-vous jamais vu un ancien intellectuel ? », interroge-t-elle puis retourne s’assoir. Sissoko et compagnie n’avaient pas dit leur dernier mot. Ils vinrent avec l’espoir de noyer l’arche de la science. « Le monde est une église dont le dieu est l’argent », conclut-il avec une gravité sermonnaire. Les membres du jury reviennent après délibération. Leur retraite avait tiré en longueur. Signe que ces trois sages avaient une énorme tâche en départageant les deux équipes. Visage grave, Assimi DABO prononce le résultat.    La victoire revient tout simplement à ISPRIC. Quel que soit le vainqueur. A3 gagne la première place avec 40.71 points. Les armes à la main, l’équipe C perd, avec 33.75 points.