ISPRIC : Au cœur des soutenances de mémoire
Comme l’exige le règlement des soutenances à l’université, tout le monde est debout avant le démarrage des travaux. Après quelques formules de courtoisie à l’endroit du public, le Président du Jury, Dr. Mori DIALLO, ordonne que le public s’asseye. Aussitôt, remuement des chaises.
« Dr. FOFANA, vous avez la parole pour nous parler du candidat et nous dire dans quelles conditions vous avez encadré les travaux de ce mémoire », interpelle-t-il son collègue qui le regarde avec des yeux pleins de respect et d’admiration. Si FOFANA prend la parole, c’est pour remercier DIALLO d’avoir bien voulu siéger dans ce jury. Il saisit l’occasion pour se répandre en paroles élogieuses au sujet de cet étudiant. Un travailleur, un jeune ambitieux et discipliné, salue Dr. FOFANA. « Si j’avais une fille j’allais lui donner en mariage », ajoute-t-il, sourire aux lèvres. A ces propos hilarants de l’universitaire ISPRICien, le public part d’un vibrant éclat de rire.
IMPRESSIONNANT CANDIDAT
Le Président du jury tourne le regard vers le candidat assis devant un tableau saturé de marques de feutre. « Monsieur Sanogo, vous avez 15 minutes pour nous présenter votre travail », enjoint-il, la voix solennelle.
Les Professeurs, ainsi que les parents, amis, sont tout oreilles. Dans l’assistance, silence des cathédrales.
Très vite, le candidat se met à parcourir son sujet de fond en comble. Il passe au peigne fin les concepts « procédure », « droit administratif », « juridiction. » Il revient aussi sur la méthodologie employée dans la réalisation de ce travail. A vrai dire, le candidat SANOGO impressionne par sa large culture juridique. Le droit comparé, qu’il a découvert auprès de ses maîtres de ISPRIC, lui permet de démontrer que rien ne vient ex nihilo dans le droit du Mali. Avec beaucoup d’exemples constatés pendant ses recherches, il explique comment le droit administratif malien s’inspire des textes juridiques de France. Dont la plupart remonte à la Révolution Française de 1789.
Après l’exposé du présentateur, Dr. Mori DIALLO prend la parole. L’heure est à la fameuse épreuve de la carotte du bâton si spécifique aux jury des soutenances.
Pour commencer, le Président du Jury applaudit l’étudiant pour ce travail intéressant. Il estime que le sujet choisi est bien d’actualité. Il apprécie également la structure démonstrative du mémoire. Mais, tout travail humain est perfectible. D’où les critiques professorales pour améliorer certaines parties ayant échappé à la vigilance du candidat.
« Allez à la page 13, lisez le premier paragraphe. Il y a quelques incohérences. Avez-vous vu la partie ? », interroge-t-il Aboubacar SANOGO qui acquiesce de la tête et prend des notes.
Mais, c’est le Bon qui triomphe dans ce document. Raison pour laquelle, DIALLO va vite congédier la salle pour permettre au jury de délibérer. Au dehors, SANOGO attend dans le stress et l’inquiétude. Pendant que ses camarades le félicitent par anticipation.
Quelques minutes après, le visage de Dr. FOFANA apparaît dans l’entrebâillement de la porte. « Vous pouvez revenir. Nous avons fini », informe-t-il.
L’heure de la délivrance sonne enfin pour SANOGO. « Le jury décide de vous donner la note 16/20. Recevez nos chaleureuses félicitations », scande Dr. Mori DIALLO. Une annonce visiblement inattendue. Des ovations se déchaînent et se confondent avec fureur pour célébrer cet exploit académique.
Le fraîchement « maître » du droit public jubile. Tenant son mémoire en main comme un trophée, SANOGO avance et se met à serrer de part et d’autre des mains tendues. Puis, il se place entre ses deux professeurs avec qui il prend des photos. Ce sera ensuite le tour des parents et des amis d’entrer dans l’éternité des images.