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ISPRIC à la découverte des délices de Siby

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ISPRIC à la découverte des délices de Siby

Embarquement aux environs de 07h à ISPRIC Vêtus en polo bleu à l’effigie de l’université, les nouveaux apprenants de l’Univers des Experts prennent d’assaut la cour. Chaussés des baskets, ils s’apprêtent à monter à bord des bus. Direction Siby. Ce samedi 26 novembre 2023, ISPRIC organise sa journée d’intégration. Ce matin, les nouveaux ISPRICiens partent à l’école de l’oralité, de la découverte. A 07h 10m, des bus en file indienne quittent la ville des trois caïmans. Des banderoles portant l’écriteau « Journée d’intégration de ISPRIC » flottent devant chaque car. A la sortie de Bamako, une nature verdoyante nous accueille. Des plaines et des montagnes se dressent à nos côtés. Le chauffeur, un homme à la taille imposante, résiste à la fraîcheur matinale de la prairie. Loin du vacarme de la capitale, le silence impose son rythme à cette forêt immense. Ici, la faune et la flore s’unissent pour exprimer la beauté de l’historique ville de Siby. Dans les bus, des voix étincelantes résonnent. Les « bleus » chantonnent. Tous ont envie de découvrir les merveilles du Mandé.   Arrivée à Siby Ville historique de l’empire du Mali, Siby vit au rythme des grandes villes. Pour l'intégration des nouveaux apprenants ISPRIC, la cité a été choisie pour sa diversité culturelle. Entre curiosité et surprise, chaque étudiant tente de comprendre les mystères du royaume de Kamadjan CAMARA. Avec un paysage verdoyant, elle ouvre ses délices aux « bleus ». Dans le marché, des pastèques et des légumes gisent partout. En brousse, les épis de mil et les gousses d’arachide témoignent du bon rendement des récoltes. A Siby, les cieux ont été généreux au point que les plaines respirent l’herbe verte. Accueillis par les guides du jour, les bus des ISPRICiens se muent dans les sites touristiques de la ville.   Première étape : le vestibule de Kamadjan Répartis en plusieurs groupes, nos apprenants gravissent les montagnes. Tels des alpinistes, ils suent en escaladant les montagnes qui jalonnent le fief du grand guerrier de Siby. Après avoir arpenté des kilomètres, nous voilà aux portes des grottes. Elles sont appelées les grottes des panthères ou la caserne de Kamadjan. Ce sont ces grottes, nous explique le guide, qui abritaient les armes sophistiquées de la ville. « Ces grottes permettaient aux guerriers de retraite spirituelle pour préparer les batailles. Sur le plan stratégique, elles permettaient aux rois d’avoir une vue panoramique sur tout le royaume. Ce sanctuaire de Kamadjan renfermait aussi des panthères, vouées à la défense du royaume. », nous rappelle-t-il.   Après les grottes, place à l’arche emblématique de Kamadjan. Son anthropomorphisme le distingue dans cette cascade. A bien des égards, cette arche ressemble à un chef-d’œuvre humain. C’est une latte soutenue par deux fourches. Notre guide nous apprend que la béance dans la mystérieuse montagne est la trace de la flèche magique du roi Kamadjan. En effet, lorsque les différentes familles se sont ralliées au fondateur de la ville de Siby lors de la bataille de Taboun, Kamadjan a fait une démonstration en lançant sa flèche cabalistique en direction de la montagne. Depuis cette date, l’arche est appelée l’arche de Kamadjan. Une expression mandingue qui signifie « la porte d’entrée et la porte de sortie de Kamadjan. » L’arche acte également la naissance de la fédération qui a chassé le roi Sosso sous l’égide de Soundjata KEITA. L’autre flanc de la falaise était réservé aux sacrifices. Avec une architecture à l’allure divine, ce lieu sacré respire les sciences occultes. Des grottes ouvrent leurs portes aux visiteurs. Comme plongés dans un labyrinthe, les Ispriciens doivent suivre scrupuleusement les consignes des guides. Ici, il est formellement interdit de proférer des insultes. Le guide nous enseigne que c’est le lieu sacré où les oracles étaient prononcés par les djinns. Malgré l’évolution du monde, cet endroit garde toujours sa mysticité.   Visite du puits sacré de Taboun Evoquer le puits sacré dans l’histoire du Mandé, c’est faire une rétrospection dans la période médiévale du passé africain. Menés par le patriarche, Dagaba TRAORE, les Ispriciens ont revisité les chapitres glorieux de l’empire du Mali. Selon l’explication de Monsieur TRAORE, la sacralité de ce puits s’explique par son importance dans le pacte des familles mandingues qui a abouti à la victoire de Soundjata sur le roi Sosso, Soumangourou KANTE. Quand Soundjata a décidé de reconquérir son trône, il devait avoir l’obédience des différentes familles de du Mandé. Pour éviter les cas de félonie, les chasseurs se sont retrouvés à Taboun. Devant le puits, chaque guerrier a prêté serment sur son arc. C’est l’image de cette flèche qui figure sur les armoiries de la République du Mali.   L’heure du divertissement La journée d’intégration est également un moment de divertissement pour les apprenants. Dansant au rythme de la musique, les Ispriciens abordent quelques pas de danse dans la cour de la Maison des Chasseurs de Taboun. Formant un cercle, les amateurs ont fait parler tout leur talent. Comme des funambules, ils sont acclamés par leurs camarades. Cette ambiance est capitale pour décanter l’atmosphère. Elle permet d’oublier la lassitude de l’escalade des montagnes. Pour Monsieur Cheickna TRAORE, assistant au Service Relations sociales et Animation de la Vie universitaire, la journée d’intégration est nécessaire pour inculquer l’esprit ISPRICien aux nouveaux apprenants. « La journée d’intégration est une façon pour ISPRIC de souhaiter la bienvenue à tous les apprenants de la première année. Cette année, elle revêt un cachet particulier. Pour la première fois, nous avons plus de 300 apprenants qui participent à cette journée. Au-delà de cette place sociale, la journée d’intégration permet aux apprenants de découvrir des connaissances en dehors des salles de classe. » affirme-t-il. Satisfaction se lit sur les visages. Interrogée, Zénébou TOURE, étudiante en Licence 1, Sciences Juridiques se réjouit de cette journée : « Je suis très contente de venir à Siby. C’est très émouvant. Nous nous sommes très bien amusés. Nous avons aimé la visite des sites touristiques, surtout le puits sacré. Ce fut une découverte pour moi. » Même son de cloche chez Ibrahim Mohamed MAIGA, étudiant en Licence 1, DECOGEF. Il affirme avoir participé à une activité ludique. Pour lui, cette journée d’intégration permet de faire la connaissance d’autres apprenants. Dans l’intermède, un ensemble de jeux a marqué la fin de la journée. Sous la coordination des anciens de ISPRIC, les « bleus » pratiquent des jeux. Parmi ceux-ci, nous avons des courses dans les sacs, des œufs à la cuillère. Tout acte de désobéissance est puni. Le coupable sera soit couvert de farines, soit souillé d’œufs crus, soit mis dans un sac pour sauter les pieds joints.   La journée d’intégration de ISPRIC, un moment de joie et d’apprentissage.